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Manif de Victoriaville: une enquête publique indépendante s’impose!

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Je sors de la conférence de presse organisée par des organismes communautaires, syndicaux, étudiants, membres de la Coalition contre la tarification et la privatisation dans les services publics. C’est cette coalition qui a organisé la manif de vendredi dernier, le 4 mai.

J’ai  rarement assisté à une conférence de presse aussi troublante, dérangeante. La petite salle du centre St-Pierre est bondée. Un public militant, bien sûr,  mais aussi des parents inquiets pour leurs jeunes. Il y a de la tension dans l’air.

Des infirmières, une syndicaliste, une organisatrice communautaire, la co- porte-parole de la CLASSE témoignent. Frappant : toutes des femmes. Il n’est pas fréquent de voir tant de femmes prendre la parole sur des incidents violents. Elles sont émues et graves. Ne s’emportent pas en entendant des questions  comme : « À la place des policiers, qu’auriez-vous fait devant des manifestants qui lançaient des projectiles? »

Je pense : «  Justement, elles ne sont pas policières! Infirmières, professeures, intervenantes communautaires, étudiantes,…pas formées à la pacification des foules! C’est le rôle de la police! » Et je ne puis m’empêcher de revoir des images qui m’ont frappée vendredi soir dernier à la télé : une clôture ridicule et une rangée de policiers loin derrière, espacés, l’air d’attendre que quelqu’un lance quelque chose. Puis, une clôture renversée, quelques projectiles lancés et l’anti-émeute qui arrive au grand galop. Gaze tout le monde sans discernement. Toute une organisation!!!

Retour à la conférence de presse

Des infirmières expliquent qu’elles ont soigné des blessés graves sans le moindre secours policier. En fait, il semble que ceux-ci ont plutôt retardé des ambulances. La vice-présidente de la FNEEQ explique que son organisation a été littéralement paralysée par l’intense fumée des gaz irritants. Impossible de quitter, les gens ne voyaient plus rien, aveuglés par les gaz, désorientés, malades et désemparés. Un gâchis total.

Une vidéo montre un jeune homme tenant une bannière. Il est visé par un policier. L’instant d’après, le jeune homme gît à terre, ensanglanté. Qui a tiré? Qu’a-t-il reçu à la tête? C’est le moment le plus éprouvant de la conférence de presse. Car ce n’est pas un film. On n’est pas à Séries Plus. C’est un vrai jeune de chez-nous qui est gravement atteint.

De quoi se poser toutes les questions du monde. Qui a préparé ce cafouillis? Qui a décidé de l’utilisation des balles de plastique, une arme potentiellement dangereuse? Pourquoi cette riposte visiblement disproportionnée à des incidents sérieux mais  mineurs, du moins au début?  Pourquoi la police semble-t-elle incapable de distinguer entre des éléments perturbateurs et l’immense majorité des personnes qui manifestent pacifiquement? Qui a intérêt à brimer ainsi le droit de manifester démocratiquement?

Une enquête publique et indépendante de la police s’impose. Ne demandons pas cela à un autre corps policier, personne ne croira en son impartialité. La situation est sérieuse, on parle ici de 400 blessés. Y compris quelques policiers.

Amir Khadir, député de Québec solidaire,  a présenté aujourd’hui  une motion en ce sens à l’Assemblée nationale. Elle a été refusée par le parti libéral. Sommes-nous vraiment surpris?

Cette enquête devra pourtant avoir lieu, avec ou sans le Parti libéral. On ne joue pas avec la démocratie, avec la santé et la sécurité des gens qui manifestent. Vivement le rendez-vous électoral!

Françoise David

 


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